Le radioamateurisme


De plus, de nombreuses fois on a confondu notre hobby avec d’autres activités qui, bien qu’utilisant aussi la radio, ne sont pas du radio-amateurisme.

C’est donc pour répondre à ces questions et recadrer l’imaginaire que cet article est écrit.

 

Commençons pour clarifier les idées par expliquer ce que n’est pas le radio-amateurisme :

Le radio-amateurisme n’est pas :

  • radio commerciale : une radio commerciale, même gérée par une association, aura pour but de diffuser des émissions, de la musique… avec ou sans publicités.  Le radio-amateurisme n’est en aucune façon une radio de diffusion générale (broadcasting)
  • CB (ou cibi). La CB (acronyme pour Citizen Band), ressemble au radio-amateurisme dans le fait qu’un opérateur utilise du matériel pour émettre et recevoir de l’information via le spectre radio. Il s’agit d’ un mode de communication radio libre, ne nécessitant pas le passage d’un examen. Mais, en contre partie, les fréquences et puissances d’émission sont très limitées.  Plus d’informations peuvent être trouvée sur l’encyclopédie libre Wikipedia.
  • une activité pécuniaire : Un radioamateur ne se fera jamais rémunéré pour transmettre un message ou un télégramme. Tout simplement car cette pratique n’est pas du radio-amateurisme. Et même gratuitement !! JAMAIS !!
    Pour envoyer des messages à tonton vivant aux Amériques, utilisez alors l’email, le téléphone ou encore la poste.

 

Définition et explications :

Une définition légale existe au niveau internationale. Il s’agit de l’article 1 du règlement des radiocommunications. Ce règlement est édité par l’Union internationale des télécommunications (ITU), soit l’institution spécialisée des Nations Unies pour les technologies de l’information et de la communication.
L’article premier définit ainsi ler service radioamateur :

Un service de radiocommunication pour l’étude individuelle, la communication et les recherches techniques de radioamateurs, c’est-à-dire de personnes autorisées intéressées par les techniques radio et sans but financier .

Cette définition est reprise dans la législation belge, dans l’Arrêté ministériel du 9 janvier 2001 à l’article 1er paragraphe 4.

Que peut-on déduire de cette définition ?

Le radioamateur est donc une personne exerçant, sans contre-partie financière,  un loisir technique portant sur la radio. Ce loisir ayant pour but l’apprentissage et l’expérimentation de la radio (au sens large) en autodidacte.
Dès lors, les « disciplines »  de ce hobby sont vastes :

  • L’étude de la propagation des ondes radios, via réflexion sur les différentes couches de l’atmosphère ou encore par réflexion sur la Lune (EME – Earth-Moon-Earth)
  • La construction d’antennes,
  • La construction d’émetteurs, c’est d’ailleurs ce qui fait la spécificité du radioamateur. Il peut construire ses émetteurs et les exploiter sans homologation préalable.  (ceci n’est vrai que pour les radioamateurs ayant réussis l’examen classe A, soit l’examen HAREC tel que déterminé par le CEPT),
  • la communication via les satellites amateur (les radioamateurs disposent de satellites dans l’espace, qui servent principalement de relais),
  • et bien d’autres…

Toutes ces communications peuvent être en différents modes :

  • en phonie (en « parlant dans le micro »),
  • en morse,
  • en numérique (packet radio…), via un ordinateur  (on notera d’ailleurs l’existence d’un réseau « internet » radio-amateur : HAMNet. Ce sera d’ailleurs le sujet d’un prochain billet).
  • de la télévision (SSTV…)

Il ne m’est pas possible d’être exhaustif car seul l’imagination bride les possibilités, mais pour compléter on peut également signaler les « chasses au renard », sorte de randonnée dont le but est de localiser une balise par triangulation, le tracking de satellite ou même une communication en utilisant un astéroïde comme moyen de réflexion du signal.

Bon nombre de radioamateurs mettent également leurs connaissances au service de la société puisqu’ils sont disponibles pour les communications d’urgence lors des catastrophes naturelles ou d’événements graves et que les moyens de communication conventionnels (réseaux fixes et mobiles de téléphonie et d’internet) ne peuvent plus assurer un fonctionnement correct (panne, destructions…).
Les radioamateurs souhaitant être à disposition rejoignent dès lors la Croix-Rouge ou encore le réseau B-EARS (Belgian Emergency Amateur Radio Service) où ils s’entraînent régulièrement et maintiennent leur équipement près à fonctionner en toute autonomie (groupe électrogène, batterie, antenne portative, pylône déployable…)
Ainsi on se souviendra, en Belgique, du drame du Heizel de 1985, des inondations à Namur en 1993-94 ou encore le naufrage du Herald of Free Enterprise, en 1987, au large du port de Zeebrugge.
Plus récemment encore on notera que dans le cadre du plan black-out électrique de la Belgique (2014-15), les radioamateurs ayant suivi une formation adéquate sont assimilés des volontaires de la Protection civile belge.
Quelques articles de presses à consulter, sur le sujet :

Comment devenir radioamateur ?

Avant tout, il faudra passer un examen et le réussir afin de prouver ses connaissances techniques et réglementaires. Ensuite il faudra s’acquitter annuellement d’une redevance pour l’utilisation du spectre de radio-fréquence et détenir la licence autorisant à émettre sur les bandes amateur.

Deux possibilités existent :

  • La licence de base, n’autorisant que 50W de puissance, l’accès à quelques portions de bandes et ne permettant pas de construire ses émetteurs. En Belgique, cette licence de base s’acquiert après avoir passé un examen pratique auprès d’une association nationale reconnue. Cet examen pratique vérifiera la pratique opératoire du candidat radioamateur. Dès ce premier examen réussi, un second examen théorique auprès de l’IBPT (Institut belge des services postaux et des télécommunications) qui délivrera un certificat d’aspirant radiotéléphoniste privé. C’est certificat qui permettra d’obtenir auprès de l’IBPT une licence et l’indicatif unique au monde identifiant la station amateur.
  • La Licence HAREC (ou licence complète) autorisant à réaliser des émetteurs et pouvoir émettre sur les bandes amateur. Cette licence s’obtient après un unique examen à l’IBPT. Cet examen technique et réglementaires est beaucoup plus poussés que le précédent et le candidat devra maîtriser les domaines de l’électricité, de l’électronique, la propagation…

 

Texte basé sur celui du site de ON3FHN