Le DMR mais c’est très simple…

Download PDF
Pour ceux qui n'ont pas eu l'opportunité de suivre la présentation de Pierre, lors de la réunion du 03 mars 2017, vous pouvez visualiser les slides en cliquant ici.

Résumé de la présentation

ce compte rendu vise à fournir un texte reflétant la présentation de Pierre. Afin de faciliter la lecture (et l’écriture) certaines libertés ont été prise sur la chronologie des slides et les explications données lors de la présentation. Que cette liberté me soit pardonnée.

A noter que sur le site, une page permettant de répertorié différents articles tournant autour du DMR peut être trouvée en cliquant ici.

Qu’est-ce que le DMR ?

Le DMR, pour Digital Mobile Radio est un mode de transmission digital, au même titre que D-STAR, C4FUSION… Ce n’est donc pas le premier système de transmission digitale dans le monde de la radio en générale et pour les radioamateurs en particulier.  D-STAR fut créé en 1999, par exemple.

DMR est développé sur base d’une norme de l’ETSI (European Telecommunications Standards Institute) TS 102 361, initialement pour le monde professionnel (service de transport en commun, gardiennage…).

Mais pourquoi passer au digital ?

Voici une des questions que doivent certainement se poser de nombreux radioamateurs. On pointera trois raisons principales :

  • une meilleure qualité sonore, là où le son devient « crachotant » en analogique, le digital par son système de corrections d’erreurs des trames transmises offre une qualité de son permanente. Le DMR fonctionne ainsi : soit sa passe, soit ça ne passe pas

    Comparaison Analogique/ digital d’un point de vue de la qualité sonore.

  • une meilleure utilisation du spectre (ce point sera détaillé plus loin)
  • Ajouter des fonctionnalités : transmission de message court (équivalent aux SMS, transmission de position GPS, …)

Doit on craindre la disparition des modes analogiques? sûrement pas ! Ils continueront à exister pour de nombreuses années encore (pour autant qu’on les utilises). Rappellons-nous aussi que ces modes sont beaucoup plus simple à développer électroniquement (pas de programmation, pas de conversion par ADC…)

Quelle technologie ?

Le DMR est donc un mode de transmission digitale développé selon une norme. Il repose donc sur certains principes : modulation 4FSK et slots temporelles.

Pour la modulation par déplacement de fréquences (FSK), je vous invite à consulter l’article qui est dédié à cette modulation en cliquant ici.

Le DMR fait appel à une transmission par accès multiple à répartition dans le temps (Time Division Multiple Access : TDMA). Derrière cette appellation qui peut sembler barbare, se cache en fait un concept plutot simple à comprendre (pour la mise en oeuvre, cela demande un peu plus de travail 😉 ). Ce système consiste à transmettre séquentiellement les paquets de chaque canal (appelé Time Slot – TS) alternativement, durant des espaces de temps précis.  Ceci permet de faire passer la bande-passate globale de 12,5 kHz à une occupation du spectre équivalente de 6,25 kHz.

Illusttation du site http://pmr446.free.fr, comparant l’occupation du spectre par une transmission FM analogique et une transmission digitale DMR

Chacun des TS peut transporter soit de la voix, soit des données, selon l’usage prévue du réseau. Par convention, le TS1 est réservé prioritairement aux communications voix sur la Belgique et le TS2 est lui réservé pour le reste (communication locale, transmission GPS…).

Les Time Slots sont d’une durée fixée à 30 ms.

A côté du TDMA, il existe le FDMA : L’accès multiple par répartition en fréquence (Frequency Division Multiple Access ou FDMA), utilisé en téléphonie mobile, mais qui n’est pas compatible avec le DMR.

Maintenant que l’on comprend comment les trames sont transmises (dans le temps) attardons-nous sur comment la voix (par essence analogique) est transformée en une trame (digitale donc) :
Cela est réalisé à l’aide d’un « vocoder » (codeur de voie) qui grossièrement n’est rien d’autre qu’un convertisseur Analogique-Digital. l’ETSI n’a définit aucun standard sur ce point, mais les constructeurs ont adoptés AMBE+2. Il s’agit d’un système propriétaire de Digital Voice Systems, estimé d’une qualitée légèrement meilleure que D-STAR par un échantillon de personne.

Code Couleur et Talk Group

Les relais DMR utilisent un système de différentiation appelé Code Couleur (Color Code). On peut le comparer au système CTCSS des transmissions  en analogique. Pour accéder à un relais et être retransmis, il faut donc programmer la radio pour utiliser le même Code Couleur que celui du relais.
Ce système de code couelur offre l’avantage que, lorsque deux relais, s’entendant l’un l’autre, utilisent la même fréquence, ils sont différenciés. Dans le cas des réseaux radioamateurs, seul le Code Couleur 1 (CC1) est utilisé.

Un Talk Group (TG) est une façon de regrouper le trafic sur un TS et par extension, sur le réseau de relais. Chaque Sysop de relais détermine quels TGs il met à disposition sur son relais, autorisant ainsi la propagration du trafic des TGs au sein du réseau de relais (reliés en IP, description plus loin).
Pour s’entendre, il faut donc être sur le même TG. Les TG sont défini internationalement et régionalement :

Quelques valeurs de Tallk Group (TG)
TG Description
1 World Wide
2 Europe
3 Amérique du Nord
8 Régional
9 Local
99 Simplex
9990 ECHO – permet de vérifier qu’on ouvre le relais et la qualité
9112 Emergency Communication
206 Belgique
2061 Belgique Néerlandophone
2062 Belgique Francophone
2063 belgique Germanophone
2064 … 2069 On demand 4…9 – sorte de chatroom
208 France
262 Allemange

 

Il est important de savoir qu’un seul TG ne peut être retransmis sur un TS à la fois : Il est donc clair que, lorsqu’un relais est en cours de retransmission d’un TG sur l’un de ses TS, il faudra attendre la fin de transmission, pour changer de TG sur ce TS.
Si votre radio n’est pas programmée pour écouter un TG, vous ne pourrez jamais entendre le trafic de ce Talk Group.
Par contre, il est possible de programmer des groupes de Réception dans les radios, de sorte à pouvoir « monitorer » plusieurs TGs sur un même TS : les RX-list. Les RX-list peuvent être adaptées par pays, par exemple.

Et les IDs ?

Dans le monde DMR, chaque utilisateur est identifié, non pas par son indicatif, mais par un ID.
Les IDs sont créé en fonctiuon du code pays.  Ainsi, en Belgique, tous les IDs débutent par 206XXXXX, le quatrième chiffre indique la province :

Les IDs en Belgique
ID Description
2061xxxx West Vlanderen
2062xxxx Oost Vlanderen
2063xxxx Vlaams Brabant
2064xxxx Limburg
2065xxxx Brabant Wallon
2065018 ON3FHN Fabian : 18ème enregistré dans le Brabant Wallon
2066xxxx Hainaut
2067xxxx Namur
2068xxxx Liège
2069xxxx Luxembourg et Bruxelles

Les relais

Illustration du site icom.nz

Tout comme en analogique, le DMR peut faire appel à des relais. Ceux-ci permettent d’interconnecter différents utilisateurs qui ne peuvent communiquer entre eux en temps normal. Un relais augmente donc la portée possible des communications.
Mais le DMR offre la possibilité d’interconnecter différents relais entre eux. Ainsi un OM situé à Ostende pourra communiquer avec un OM situé à Arlon par l’intermédiaire de relais (en théorie, il faut bien sûr que chacun puisse ouvrir un relais local). Il suffit que leurs relais respectifs soient connectés sur le réseau BrandMeister (voir l’article à ce sujet en cliquant ici) et qu’ils soient dans le même TG.

Illustration du site icom.nz

Couverture DMR de la Belgique, en décembre 2016

 

Programmer un Tx

Avant de pouvoir utiliser son Tx, il faudra le programmer.  En effet, il n’est plus possible de tout configurer sur le Tx directement. Pour ce faire, on utiliser un CPS (Customer Programming Software) où seront configuré les différents paramètres du Tx.
Chaque CPS est propre à une marque et un modèle, il n’existe pas de CPS unique et universel.

Dans le CPS, on définira :

  • Les canaux analogiques (FM),
  • les groups calls dans les contacts lists,
  • les canaux numériques,
  • les zones,
  • les scan list,
  • les roaming list,
  • les private calls dans la contact list,
  • les paramètres spécifiques (ID…)
  • les fonctions des boutons,

Beaucoup d’autres choses sont encore à découvrir, n’hésitez pas à consulter la page dédiée du site, en cliquant ici

Be the first to comment on "Le DMR mais c’est très simple…"

Leave a comment